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Ligue vaudoise contre le cancerQui sommes-nous?Notre journalL'immunothérapie, un traitement prometteur

L'immunothérapie, un traitement prometteur

L’immunothérapie constitue une importante percée dans le traitement du cancer. Avec, pour l’instant encore, d’importantes limites, puisqu’elle agit sur un nombre limité de patients.

Aider le système immunitaire à se défendre contre les cellules cancéreuses profite à environ un patient atteint de mélanome sur deux. Des résultats intéressants sont également obtenus dans de nombreux autres types de cancer.Cette thérapie devrait se développer et s’affiner ces prochaines années.

L’immunothérapie connaît des avancées spectaculaires depuis environ cinq ans. Les chercheurs ont trouvé de nouveaux moyens pour stimuler le système immunitaire afin qu’il parvienne à identifier et à détruire les cellules cancéreuses. « La véritable révolution est la découverte d’inhibiteurs de checkpoints, ces tours de contrôle présentes sur les globules blancs. Ce sont des sortes de freins que l’on essaye de lever avec ces inhibiteurs, afin de réactiver les globules blancs », explique Olivier Michielin, professeur associé à la Faculté de biologie et de médecine de l’Université de Lausanne (UNIL) et médecin-chef de la division d’oncologie personnalisée analytique au département d’oncologie UNIL-CHUV. Des anticorps créés en laboratoire sont injectés aux patients, afin d’aider leur organisme à se défendre lui-même contre le cancer.

L’un des principaux avantages de ce traitement est que le système immunitaire s’adapte à l’évolution de la tumeur. Les personnes atteintes d’un cancer peuvent vivre plus longtemps, certaines sont même stabilisées depuis de nombreuses années et ne présentent plus de signe de la maladie. « Pour certains cancers, c’est beaucoup plus prometteur que d’autres thérapies », souligne Olivier Michielin. « Mais des effets secondaires peuvent apparaître, car le traitement est susceptible de mener à des toxicités farouches. Il faut surveiller le patient de près pour riposter à une réaction auto-immune, lorsque le système immunitaire se met à attaquer des tissus sains de l’organisme. »

TRÈS EFFICACE DANS CERTAINS CAS
Aujourd’hui, une immunothérapie peut agir très rapidement. Olivier Michielin donne l’exemple d’une patiente arrivée avec une cinquantaine de nodules sous la peau. Deux semaines plus tard, leur nombre avait été réduit de moitié et quatre semaines plus tard, tout avait disparu. Mais ce traitement ne fonctionne que chez un patient sur deux environ. « Il agit de manière particulièrement efficace lors de mélanomes et de cancers du poumon, car ces tumeurs ont beaucoup de mutations liées aux ultraviolets ou à la fumée. La maladie présente donc davantage de modifications détectées par les globules blancs », dévoile Olivier Michielin. L’immunothérapie donne aussi de bons résultats pour les cancers de la vessie, des reins, du foie, ORL et certaines maladies hématologiques. Pour l’instant, elle fonctionne moins bien lors de cancers du sein ou colorectal. « L’efficacité de la thérapie dépend aussi de l’état du patient », ajoute le professeur. « Plus la maladie est avancée, plus le traitement est compliqué car le système immunitaire devient défaillant. »

L’immunothérapie peut être utilisée seule ou combinée avec une chimiothérapie, une thérapie ciblée ou une radiothérapie. « À l’avenir, l’objectif est de développer l’oncologie personnalisée afin de donner le meilleur traitement au meilleur moment », précise Olivier Michielin. « L’idée est de parvenir à une immunothérapie personnalisée. Il y a un grand potentiel pour les dix à vingt prochaines années. »

UN PROBLÈME QUI RESTE D’ACTUALITÉ
L’immunothérapie, de par ses résultats parfois spectaculaires, suscite de nombreux espoirs. Mais Olivier Michielin rappelle que, selon les types de cancer, entre 50 % et 80 % des patients ne répondent pas au traitement. Et les médecins ne parviennent pas encore à en expliquer les raisons. « Nous devons rester prudents, cette thérapie est miraculeuse pour certains, efficace pour d’autres et sans effet pour beaucoup. C’est une brèche incroyable, mais ce n’est pas la fin du problème, nous n’avons pas percé tous les mystères du cancer. »

Le professeur confie que certaines personnes arrivent en consultation convaincues que ce traitement leur permettra de guérir rapidement. « Nous sommes extrêmement clairs avec nos patients. On leur explique quelles sont les chances de succès pour leur type de cancer. Le malade doit être un partenaire du choix thérapeutique, il participe activement en nous donnant des informations sur son état de santé. » Olivier Michielin conclut : « Ce traitement n’est à l’heure actuelle pas destiné à tout le monde. Mais je fais partie de ceux qui sont convaincus que d’ici cinq ou dix ans, il existera des immunothérapies efficaces contre la plupart des cancers. » Un dossier à suivre attentivement.

Marie Vuilleumier