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Carte blanche à une assistante sociale

Nancy Orset a été assistante sociale à la Ligue vaudoise contre le cancer (LVC) pendant plusieurs années. Au moment de nous quitter pour de nouvelles aventures professionnelles, nous lui donnons ici carte blanche pour s’exprimer sur son métier.

Adolescente, j’ai passé de longues heures à entretenir une correspondance avec des amis. J’aime l’écriture. Quel bonheur donc d’avoir l’occasion de coucher des mots sur le papier pour évoquer ma profession en général et le soutien aux personnes atteintes d’un cancer et leurs proches en particulier !

J’apprécie énormément le fait d’exercer mon métier d’assistante sociale au sein de la LVC. La maladie touche sans distinction d’origine, de genre, de classe sociale ou d’âge. Par conséquent, les personnes que je rencontre ont des attentes et des récits singuliers. Le fait que chaque situation soit unique rend l’accompagnement exigeant et nécessite à mes yeux une vigilance de chaque instant. Je suis attentive à adapter ma manière d’entrer en contact à chaque personne, à prendre le temps de comprendre sa personnalité, à cerner comment elle investit l’espace de parole que je lui propose, à écouter ses demandes explicites/implicites et à respecter son rythme. J’apprécie ce défi sans cesse renouvelé. Lors d’un Diploma of advanced studies (DAS) effectué entre 2015 et 2017, nous avons consacré un temps important à l’entretien psychosocial. En tant que stagiaire, j’ai aussi eu la joie d’être observatrice d’une professionnelle qui pratiquait merveilleusement bien l’usage des questions ouvertes, ainsi que du commentaire général qui n’enferme pas et permet la reconnaissance des difficultés vécues. J’essaie d’appliquer ces techniques d’entretien lors de chaque rencontre. Il s’agit d’accueillir l’autre sans être en proie à ses propres croyances et représentations. Chaque patient vit à sa manière la présence de la maladie dans son existence.

À la LVC, nous avons la chance de pouvoir consacrer beaucoup de temps aux entretiens. Cet élément rend la discussion plus sereine et permet d’approfondir les sujets amenés par les patients ou les proches. Bon nombre de patients me témoignent leur reconnaissance pour la grande attention qu’ils ont reçue. Cette possibilité d’offrir une écoute de qualité donne du sens à mon travail. Ayant été moi-même confrontée à la maladie de proches, je ressens une empathie importante quand un patient parle de l’annonce du diagnostic. Lorsqu’un patient est prêt à le faire, j’accorde beaucoup de temps à la mise en mots des émotions ressenties, car la parole libérée participe à mon avis à l’intégration de cette nouvelle.

Un autre aspect qui me fait apprécier cet emploi est lié au fait que la survenance d’un événement aussi inattendu et déstabilisant qu’une maladie amène chaque personne concernée à revisiter son existence, ses priorités et ses objectifs. J’apprécie de partager avec elle ses questionnements. Nous sommes à ce moment-là au coeur des valeurs et des besoins. Je trouve cela passionnant. Mes collègues et moi possédons une solide connaissance du droit du travail et des assurances sociales. Par conséquent, un autre rôle que nous assumons est d’aider les patients à faire valoir leurs intérêts. Je considère que cette tâche donne également beaucoup de sens à notre accompagnement.

Malgré le sentiment d’impuissance qui m’habite, je tente de faire en sorte, par des suggestions, que la joie et la sérénité prennent le plus de place possible. Ce n’est pas simple. Parfois, il m’est possible d’accompagner un patient vers la découverte d’une nouvelle activité, parfois je mets en contact deux patients qui m’ont exprimé leur désir de rencontrer quelqu’un qui est touché par le cancer.

En guise de conclusion, je dirais simplement que j’ai la grande joie d’exercer un beau métier dans un rôle qui a beaucoup de sens à mes yeux.

Nancy Orset, assistante sociale

 

Crédit photo : Philippe Gétaz – philippegetaz.ch