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Ligue vaudoise contre le cancerQui sommes-nous?Notre journalPapillomavirus, faites vacciner les jeunes !

Papillomavirus, faites vacciner les jeunes !

Les papillomavirus humains sont à l’origine de nombreux cancers. La vaccination des jeunes fait figure de priorité ; un important travail d’information reste à effectuer.

Les papillomavirus humains (HPV), virus qui infectent la peau et les muqueuses, sont très répandus. S’ils sont pour la plupart inoffensifs, certains d’entre eux peuvent provoquer des cancers. Leur transmission se fait souvent au début de la vie sexuelle. La meilleure prévention est la vaccination des jeunes.

« Si le papillomavirus humain (HPV) n’est pas nouveau, le fait d’en parler est relativement récent, notamment parce que le lien avec les cancers a été trop longtemps ignoré. La connaissance des risques pour la sphère génitale ne fait en effet pas de doute, mais celle de la sphère bucco-faciale a également toute son importance », constate Saira-Christine Renteria, gynécologue, responsable de la consultation de gynécologie psychosociale, psychosomatique et santé sexuelle au CHUV. Certains types de HPV peuvent en effet générer des verrues génitales (condylomes acuminés) très indésirables alors que d’autres sont susceptibles de causer un cancer dans les régions génitale, anale ou orale. Dans le monde, le cancer du col de l’utérus est la quatrième cause de cancer chez la femme. En Suisse, chaque année, environ 5 000 femmes, le plus souvent jeunes, sont confrontées à un diagnostic de lésions précancéreuses du col de l’utérus et doivent subir des examens complémentaires et/ou une intervention chirurgicale, note la Commission fédérale pour les vaccinations (CFV). Quasiment toutes les formes de ce cancer sont causées par une infection due à l’un des types à haut risque de HPV. Il existe plus d’une centaine de papillomavirus humains qui infectent les muqueuses génitales ou la peau. Parmi ceux-ci, une quarantaine se transmettent lors des relations sexuelles, par simple contact avec la peau ou les muqueuses infectées.

VACCINATION INTRODUITE DEPUIS 2008
Introduite en Suisse depuis 2008, la vaccination contre les HPV est recommandée pour toutes les filles et les jeunes femmes à titre de vaccination de base afin de prévenir le développement de cancers du col de l’utérus et d’autres maladies provoquées par le papillomavirus. Sur la base des dernières connaissances scientifiques, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) et la Commission fédérale pour les vaccinations recommandent aujourd’hui d’étendre la vaccination aux garçons et aux jeunes hommes âgés de 11 à 26 ans, de préférence entre 11 et 14 ans. Reste que de manière générale, avec une moyenne autour de 50 %, la Suisse est nettement en retard en ce qui concerne le taux de vaccination chez les filles de 16 ans pour une protection étendue contre les cancers liés aux HPV. Selon les recommandations des autorités fédérales, celui-ci devrait atteindre 80 % au minimum et les variations selon les régions sont énormes. « Il est important que les cantons fassent un travail d’information ; nous réfléchissons à produire un matériel plus adapté aux besoins des parents et des jeunes, ciblé davantage sur les bénéfices en matière de prévention des cancers », indique Mark Witschi, médecin et responsable des recommandations de vaccinations et mesures de luttes à l’OFSP. Dans le canton de Vaud toutefois, selon les chiffres de l’OFSP de 2017, ce fameux taux se montait à 66 %. « Le vaccin est d’autant plus nécessaire, car ici au moins une cause déclencheur de cancer est connue », se console Saira-Christine Renteria. Au Royaume-Uni, depuis la rentrée scolaire de septembre, tous les garçons de 12 et 13 ans sont également vaccinés systématiquement contre le HPV. « Pour l’instant nous le conseillons aux garçons et aux hommes comme vaccination complémentaire, les cancers dus aux HPV étant nettement moins fréquents chez les hommes que chez les femmes », note Mark Witschi.

GARÇONS : GROS EFFORT DE SENSIBILISATION
Il n’empêche que pour les garçons, un très gros effort de sensibilisation est à consentir : « Très peu d’hommes savent que ces cancers peuvent également les toucher. C’est la raison pour laquelle tous les enfants des deux sexes, entre 11 et 14 ans, se voient proposer le vaccin par le service de santé scolaire. Or, beaucoup de parents se montrent attentistes et hésitants et invoquent que celui-ci ne devrait être administré qu’au moment des rapports sexuels », observe Adeline Quach, médecin responsable à la Fondation PROFA, Consultation de santé sexuelle – planning familial. Or, de l’avis de tous les spécialistes, il est bien préférable de le faire avant. « Du coup, nous effectuons ici aussi une forme de rattrapage au-delà de cet âge. Ces efforts ont débuté en juillet 2016, date de l’entrée en vigueur de l’élargissement de la vaccination aux hommes », poursuit notre interlocutrice. La vaccination des garçons est d’autant plus judicieuse qu’elle entraîne forcément un effet indirect sur la protection des filles.Travaillant en tandem avec sa collègue Adeline Quach, Alain Pfammatter, responsable du secteur psychosocial chez PROFA ainsi que conseiller en santé sexuelle et reproductive, explique son activité ici : « Nous menons principalement deux types d’entretiens. Le premier consiste à répondre à des demandes de femmes en matière de contraception. Nous encourageons les hommes à accompagner leur partenaire lors de ces consultations. Pour le deuxième, il s’agit de bilans des infections sexuellement transmissibles. Nous répondons également à d’autres requêtes, en lien, par exemple, avec les violences sexuelles ou l’orientation sexuelle. Lors de tous ces entretiens, nous vérifions si la personne a reçu le vaccin et donnons une information, si nécessaire, notamment chez les moins de 27 ans, puisque c’est l’âge limite de sa gratuité. » L’information commence par les cours d’éducation sexuelle à l’école où la Fondation PROFA est également engagée. Le CHUV, nous explique Saira-Christine Renteria, organise aussi des formations à l’intention des professionnels (enseignants, infirmiers, infirmiers scolaires et éducateurs).

PROLONGATION ILLIMITÉE DU REMBOURSEMENT DU VACCIN
En raison de l’offre de vaccin existante, l’OFSP a confirmé en octobre 2018 qu’avec un taux de vaccination élevé, il est possible de protéger la population contre environ 90 % des maladies associées aux HPV. En décembre 2017, Alain Berset, chef du Département fédéral de l’intérieur (DFI) a accordé une prolongation illimitée du remboursement de la vaccination pour les femmes âgées de 15 à 26 ans. Depuis son introduction, deux vaccins étaient jusqu’alors utilisés. À partir de janvier 2019, le vaccin nonavalent Gardasil ® 9 est disponible en Suisse et les a remplacés. Selon Mark Witschi, « ce nouveau vaccin augmente la protection en comparaison des anciens. »

Edgar Bloch